Home

 

 

 

Themes

 

 

 

Site map

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Accueil

 

 

 

Thèmes

 

 

 

Plan site

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Inicio

 

 

 

Temas

 

 

 

Mapa sitio

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Essaouira, Maroc - La Sqala

 

 

 

Écrit: octobre 2009. Photographies: décembre 2008.

 

 

 

 

 

 

 

Quelques indications historiques

 

 

 

 

 

L'évolution de l'occupation du site

Les Berbères, dispersés dans le vaste territoire du Maghreb actuel depuis les temps anciens, connurent des relations culturelles avec les Phéniciens, ce qui donna la civilisation carthaginoise[1]. Des fouilles archéologiques ont révélé que le site d'Essaouira était initialement un comptoir phénicien. Vinrent ensuite les Crétois, les Grecs et les Romains, puis les Arabes. En 1506, la ville qui s'appelle alors Mogador devait devenir le siège d'une forteresse portugaise mais fut abandonnée peu de temps après. La ville actuelle date de 1765, année au cours de laquelle le Sultan alaouite Sidi Mohamed ben Abdallah décide de construire un port destiné à offrir au Maroc une ouverture sur le monde extérieur tout en permettant de développer des relations commerciales avec l'Europe. Pendant le règne de Sidi Mohamed ben Abdallah, Mogador joue un rôle commercial et fiscal non négligeable. Afin de contrôler le commerce maritime, le Sultan ferme la côte sud aux marchands européens, obligeant ainsi les consulats européens de Safi, Agadir et Rabat à s'installer à Mogador, lieu de concentration de toutes les activités marchandes du sud du pays. Le nouveau port devient l'un des principaux ports du pays, lieu de destination des caravanes apportant d'Afrique noire toute une variété de chargements (notamment des esclaves).

La toponymie

À l'époque phénicienne, le site d'Essaouira fut occupé, à partir du 5e siècle a.n.e., sous le nom de Tamusiga[2].

Au 11e siècle, Abou Obeid el-Bekri, historien et géographe andalou d'origine égyptienne, mentionne le nom Amogdoul[3]. Etymologiquement, ce nom peut être mis en relation avec le mot phénicien migdol ou mogdoul qui désigne un lieu fortifié, une tour de surveillance[4]. Le diplomate français Louis de Chénier, en 1787, suggère comme origine la référence à Sidi Mogdoul, un Saint vénéré dans la région[5].

Au 16e siècle, les portugais ont assimilé le nom de Mogdoul à celui de la ville portugaise Mogadouro, ce qui dans la version hispanisée donne Mogador[6]. Louis de Chénier signale que les Arabes utilisent indifféremment les dénominations Suera ou Mogador[7]. Cette dernière est utilisée sous le protectorat français entre 1912 et 1956.

À partir de 1957, fut adopté officiellement le nom d'Essaouira. Les hypothèses sur l'étymologie de ce nom arabe suivent deux interprétations distinctes. L'une se situe dans le prolongement de la toponymie phénicienne, et considère que “souira” signifie petite forteresse entourée de murailles, souira étant le diminutif de sour (roche)[8]. Selon l'autre interprétation  le nom serait dérivé de tasaouira (avec les variantes de transcription atassouira, at'souira, sawira, saouira) qui signifie tableau, image, la dessinée[9]. Il s'agirait de la disposition de la ville,  "bien tracée" "bien conçue".

Les relation avec l'Espagne à l'époque de la fondation d'Essaouira

En 1765 Sidi Mohamed ben Abdallah (1757-1790) sollicita le roi Carlos III d'Espagne en vue de négociations concernant un échange de prisonniers[10]. Il s'en suivit la nomination d'ambassadeurs. Le 30 mai 1767 fut signé un traité par lequel les deux royaumes établirent des relations d'amitié, la liberté de navigation, de pêche et decommerce le long de leurs côtes respectives, et la libre disposition des arsenaux espagnoles pour la réparation des navires marocains. Les rapports se détériorèrent lorsque Sidi Mohamed, en 1774-1775, mena une campagne militaire infructueuse pour récupérer les enclaves espagnoles Ceuta et Melilla. Ensuite Sidi Mohamed renoua des relations amicales avec l'Espagne, qui notamment en 1789 obtint le monopole pour le port de Casablanca.

Carlos III

Carlos III fait partie de la branche d'Anjou (appelée de Bourbon en Espagne) de la dynastie capétienne[11]. C'est le troisième fils de Felipe V. Ce fut d'abord un autre fils qui succéda à son père comme roi d'Espagne comme Fernando VI, mais à la mort de celui-ci qui n'avait pas de descendance, Carlos accéda au trône en 1759.

Un pacte de famille signé avec la France en 1761 mit l'Espagne du côté de ce pays dans son conflit permanent avec la Grande Bretagne. Ainsi l'Espagne intervint dans la Guerre des Sept Ans (1756‑63) et dans la Guerre d'Indépendance des Etats Unis d'Amérique (1775‑83). Carlos III entrava les pouvoirs de l'Eglise, en réduisant la juridiction de l'Inquisition et en limitant l'acquisition de biens immobiliers par les "main morte" (c'est-à-dire le droit du seigneur de disposer des biens de son vassal à la mort de celui-ci.) Dans le cadre de ce conflit en 1767 il expulsa les Jésuites d'Espagne. Il créa des Manufactures royales pour satisfaire aux besoins de la Monarchie (canons, poudre, armes, cristal, porcelaine...) mais aussi pour impulser le développement de la production industrielle en général. Dans cette même optique, il stimula l'agriculture (en décrétant le libre commerce des grains et en organisant des cultures expérimentales) et le commerce colonial (en constituant des compagnies comme celle des Philippines, et en libéralisant le commerce avec l'Amérique en 1778).

Bibliographie

Mana, Abdelkader, Essaouira: Perle de l'Atlantique, Paris, Editions Vilo

Gaultier-Kurhan, Caroline, Le patrimoine culturel marocain, Paris, Maisonneuve & Larose, 2003

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1‑7.

Les fortifications

 

 

 

 

 

 

En 1765, le sultan alaouite Sidi Mohammed ben Abdallah décida de construire le plus grand port de son empire et en confia les travaux au géomètre et architecte Théodore Cornut, élève de Vauban originaire d'Avignon, avec mission de construire une ville de commerce dotée d'un port à l'abri des intempéries, même pendant les mortes-eaux[12]. Cornut organise la ville en damier, avec des forts inspirés de ceux du Roussillon, dans la tradition européenne. La ville entière est alors entourée d'une muraille de style Vauban. L'aménagement du port comporte notamment la zone fortifiée appelée “sqala du port”. Celle-ci sera plus tard complétée par une plate-forme dotée d'une batterie de canons, édifiée sur le rempart occidental de la ville par un architecte génois ayant été chargé de ces travaux après le renvoi de Cornut. Cette zone est appelée la “sqala de la Kasbah”, parfois “sqala de la ville”, “sqala de la Médina” ou “sqala de la mer”.

“Scala” est un mot du bas latin, auquel sont apparentés en Français les mots “escale”, “échelle”. Il renvoie à la signification qui est celle du terme “échelle” dans le contexte présent, "lieux où l'on pose une échelle pour débarquer" et par extension "comptoir". Ainsi par exemple, l'Encyclopédie méthodique de Charles-Joseph Panckoucke éditée en 1783 parle des "bâtiments allant aux échelles de Barbarie, comme Alger, Tunis, Tripoli, Bounes, la Calle, le Bastion & autres échelles des côtes de la domination du grand-seigneur en Afrique". (On appelait jadis “Barbarie” ou “états barbaresques” la région de l'Afrique septentrionale qui comprenait notamment les états de Tripoli, de Tunis, d'Alger et du Maroc. La dénomination de “Barbarie” est corrélée à celle de “Berbère”.) L'orthographe employé en rapport avec la "sqala" d'Essaouira varie, on trouve aussi scala, skala.

 

 

 

 

1‑7. La Sqala de la Kasbah.

 

 

 

 

8‑9. La Sqala du Port.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

10‑36.

Les canons

 

 

 

 

 

 

 Les canons installés le long de la sqala de la Kasbah ont été achetés par Sidi Mohamed Ben Abdallah aux puissances européennes, ou offerts par des marchands dans le cadre de l'entretien de relations commerciales mutuellement bénéfiques, ou alors proviennent de "prises de mer" (bateaux à la dérive)[13]. Ils ont été fabriqués en particulier dans des fonderies de Séville, Barcelone, Amsterdam.

 

Quelques informations:

La Real Fábrica de Artillería de Sevilla

Una fábrica de cañones que fue la envidia de Europa

 

 

 

10.‑13. Ce canon porte inscrit comme date: 1768, et comme lieu Barcelona (Barna.).

12. "Carolus III Hispaniarum"

13. "Bronzes viejos y cobres nuebos de la América"

 

 

 

 

14.‑16. Ce canon porte inscrit comme date: 3 décembre 1779, et comme lieu: Sevilla.

16. "Cobres de México y Perú"

 

 

 

 

17.‑22. L'ornement du canon présenté en n° 15 est composé du tracé des lettres formant le nom du roi Carlos III.

 

 

 

 

23‑24. Ce canon porte inscrit comme date: 3 décembre 1779, et comme lieu: Sevilla.

24. "Cobres de México ... ru"

 

 

25‑26. Ce canon porte inscrit comme date: 24 novembre 1780, et comme lieu: Sevilla.

26. "Cobres de México y Perú"

 

 

27‑28. Ce canon porte inscrit comme date: 30 décembre 1780, et comme lieu: Sevilla.

28. "Cobres de México y Perú"

 

 

29‑30. Ce canon porte inscrit comme date: 1782, et comme lieu: Sevilla.

30. "Cobres de México y Perú"

 

 

 

 

Ces canons portent inscrit comme date et comme lieu, respectivement:

31. 28 juin 1777, Barcelona.

32. 7 novembre 1777, Sevilla.

33. 27 avril 1780, Barcelona.

 

 

Ces canons portent inscrit comme date et comme lieu, respectivement:

34. 27 avril 1780, Barcelona

35. 28 août 1780, Barcelona

36. 5 avril 1781, Sevilla

 

 

 

 

 



[1]. UNESCO, section "régions côtières et petites îles", projet de terrain "Mode de vie durable dans les petites villes côtières historiques", actes et recommandations mai 1998,

http://www.unesco.org/csi/pub/info/info5f9.htm;

UNESCO, patrimoine mondial (http://whc.unesco.org/fr/list/); Maroc, Médina d'Essaouira, Evaluation des Organisations consultatives,

http://whc.unesco.org/archive/advisory_body_evaluation/753rev.pdf.

[2]. UNESCO, section "régions côtières et petites îles", ...

[3]. Abdelkader Mana, Essaouira: Perle de l'Atlantique, Paris, Editions Vilo.

[4]. http://www.mtpnet.gov.ma/Vpm/Maroc%20Maritime/ports/PortsAtlantiques/Essaouira/historique.htm.

[5]. http://www.douane.gov.ma/Histoire_douane/Reformes1.htm.

[6]. Le géosystème dunaire anthropisé d'Essaouira-Est (Maroc atlantique) - dynamique et paléoenvironnements, p. 165.

http://hal.archives-ouvertes.fr/docs/00/17/15/76/PDF/these.pdf.

[7]. http://www.douane.gov.ma/Histoire_douane/Reformes1.htm.

[8]. http://www.mtpnet.gov.ma/Vpm/Maroc%20Maritime/ports/PortsAtlantiques/Essaouira/historique.htm.

[9]. http://www.essaouiraguide.com/histoire.php.

[10]. http://www.galeon.com/arkeomelilla/hmarruecos.pdf.

[11]. http://www.biografiasyvidas.com/biografia/c/carlos_iii.htm.

[12]. UNESCO, section "régions côtières et petites îles"...; UNESCO, patrimoine mondial...

[13]. Abdelkader Mana, op. cit.